Archives expositions personnelles France
Archives expositions personnelles (U-V-W-X-Y-Z)
Communiqué de presse
Suivant des chemins buissonniers, l’artiste Lois Weinberger, né dans le Tyrol en Autriche et disparu en 2020, a su nous donner à voir, dans une approche bienveillante, d’autres vérités possibles existant dans la marge de nos réalités de vie, paysagères ou urbaines – espaces en friches s’il en est où il peut être bon de s’aventurer.
Dénommé par Guy Tortosa le « paysan anartiste », depuis le début des années 1970, Lois Weinberger, qui se considérait comme un homme de terrain, entreprend un travail poétique et politique interrogeant notre environnement direct, qu’il soit naturel ou remanié par l’homme. Portant un regard bienveillant sur une nature libre et spontanée, l’artiste révèle avec délicatesse des zones marginales et par là même, nous interroge sur les valeurs hiérarchiques de notre société. Les plantes rudérales – « Weeds » – sont l’une des principales sources d’inspiration de son travail et sont à l’origine d’une multitude de notes, dessins, photographies, objets textes, films et d’importantes installations dans l’espace public.
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Gilles Aillaud
Important
Marika Prévosto
À
sandie hatem
jul 1 à 2h10 PM
Gilles Aillaud, Le silence sans heurt du présent
En coproduction avec les Musées des beaux-arts de Rennes et de Saint-Rémy de Provence, cette rétrospective parrainée par la Fondation d’Entreprise Michelin est la première grande exposition consacrée à l’artiste depuis 10 ans. Une cinquantaine de tableaux provenant de grandes collections publiques et privées seront exposés au FRAC Auvergne.
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Exposition du 10 décembre 2016 au 05 mars 2017.
Fondation Maeght, 623 chemin des Gardettes – 06570 Saint-Paul de Vence. Tél. : +33 (0)4 93 32 81 63. Ouverture tous les jours de 10h à 18h.
Exposition du 10 décembre 2016 au 30 mars 2017.
Espace de l’Art Concret, château de Mouans – 06370 Mouans-Sartoux. Tél. : +33 (0)4 93 75 71 50. Ouverture du mercredi au dimanche de 13h à 18h.
À l’Espace de l’Art Concret, mettant en jeu le concept d’art total dans C’est à vous de voir..., , Pascal Pineau investit les espaces du Château pour en retrouver la fonction originelle, interrogeant la valeur d’usage des œuvres. Expérimentant les limites du décoratif et de l’ornemental, il ouvre un dialogue entre pièces issues de l’artisanat, du design, objets de brocante et œuvres d’art ‘proprement dites’. Ainsi, les salles d’exposition se transforment en une succession d’espaces domestiques fictifs. Cuisine, bureau, salon, chambre d’enfant, suite parentale… chaque pièce peut se percevoir comme un portrait en creux de l’artiste qui pose un regard introspectif sur une trentaine d’années de pratique artistique.
Sur l’invitation de Pascal Pinaud, Alexandre Curtet, fondateur de Loft interior designers, a été sollicité pour concevoir l’aménagement intérieur de ces espaces en dialogue avec ses œuvres, mais aussi celles d’artistes avec lesquels ce dernier partage des affinités esthétiques, comme Noël Dolla, Mathieu Mercier, Natacha Lesueur, Philippe Ramette…
L’oeuvre est ici réinterprétée puisque présentée en intérieur. Ainsi, le plus extérieur des espaces intérieurs du centre d’art qui conserve les traces de son passé industriel et de friche — tels que ces tags imprégnés à la surface de ses murs —, se transforme pour l’occasion en serre aride, en « terre » d’accueil dont la beauté solaire n’a d’égale que l’hostilité désertique.
Les capacités d’adaptation et de développement des jardins portables pensés par Lois Weinberger et disposés dans ces conditions sont du coup poussées à l’extrême. Laissés à la merci d’un soleil de plomb dont la chaleur irradie et vient imprégner le sol bétonné sur lequel ils reposent, les cinquante jardins bricolés et autonomes dont la terre rapportée par les publics du centre d’art provient de tout le bassin montargois sont soumis à rude épreuve. Des espèces rudérales seront-elles assez opiniâtres et audacieuses pour venir braver ce désert et laisser ainsi penser la possibilité d’une floraison ? Et, si oui, seront-elles néophytes, indigènes ou peut-être même les deux ? C’est toute la question qui se pose au regard du déplacement de ces jardins prévus pour l’extérieur — et d’abord laissés en jachères sur le Parvis du centre d’art — vers l’intérieur. L’installation ne disparaîtra pas au contact d’un environnement végétal de proximité ici absent dans ce dispositif revisité.
D’une certaine manière, la modification protocolaire effectuée pour l’installation Portable Garden la rapproche désormais plus significativement de la sculpture sur socle Garden (1997) dans leur manière d’être à la fois déracinés et enracinés. Les racines de Garden, quant à elles, s’inscrivent et puisent littéralement dans l’usage des mots puisque la plante qui constitue ce micro-jardin trouve les conditions de son expansion au creux d’une pile de journaux quotidiens principalement imprimés de la langue du pays dans lequel l’oeuvre est exposée — ici glanés auprès des membres de l’équipe et autres publics et intervenants du centre d’art. Légèrement imbibée d’eau, cette dernière voit ses encres progressivement se mouvoir pour, peut-être, venir infuser directement les lignes du lierre qui s’en échappe.
À la fois simulacres et vérités d’une nature qui reprend ses droits dans une forme de liberté paradoxale, les oeuvres Garden et Portable Garden ainsi remises en jeu et en dialogue invitent à repenser les dynamiques de déracinements, d’enracinements du vivant au sein d’un cadre spécifique qu’il vient décaler. Garden et Portable Garden entrent subtilement en écho avec la série de poèmes composés par Lois Weinberger entre 1990 et 2009 qui répond au nom de Text boards (2017) et repose sur des panneaux d’affichage en bois regroupés au sein de la Verrière, telle une communauté d’esprit dont les mots finissent par parcourir l’ensemble de l’espace à la faveur d’un maillage parcimonieux mais travaillé au fil des oeuvres qui laisse place à de multiples foisonnements et fourmillements.
Les jardins de surface et des profondeurs de Lois Weinberger, qu’ils soient de terre, de plantes ou de mots, résonnent comme ils raisonnent avec nos jardins secrets, en nos âmes et consciences. L’artiste continue ainsi, à travers nous, de cultiver une forme de beauté du quotidien comme une poétique de la coexistence, loin d’une vision idéalisée des rapports entre nature et culture et au plus près de leurs ambivalences, entre visibilités, invisibilité et infra-visibilités, échelles micro et macroscopiques, éphémère et cycles infinis, racines et ramifications. Parmi ses expériences, « Wild cube » (1991-92) une cage en acier qui emprisonne une végétation spontanée qui croît sans intervention humaine, est une magistrale illustration de la puissance symbolique d’une nature libérée de l’homme. Dans le même temps Lois Weinberger, amorce un travail de « déracinement » d’espèces de plantes issues de contextes urbain et rural dans des parcelles qu’il entretient. Issu de cette démarche, Weinberger introduit durant la documenta X, des plantes néophytes issues de sud et sud est de l’Europe sur 100 mètres de voie ferrée, métaphore des processus migratoires modernes, dont le caractère poétique et éminemment politique sera acclamé par la critique internationale. « Burning » et « Walking » (1993) qui consiste en une ouverture de l’asphalte, révèle avec enchantement la renaissance rapide et spontanée d’une nature jusqu’alors sépulcrale au coeur même de nos villes. En 2009, Weinberger est invité au pavillon autrichien pour la salle principale | la galerie | Lois Weinberger Biennale de Venise. En 2017, il est invité à Athènes et à Cassel pour documenta 14. Son travail pionnier aura grandement contribué à la récente discussion sur l’art et la nature amorcée dans les années 1990.
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Exposition du 25 juin au 28 août 2022. Les Tanneries Centre d’art contemporain, 234 rue des Ponts - 45200 Amilly. Tél. : +33 (0)2 38 85 28 50. Ouvert du mercredi au dimanche de 14h30 à 18h. Entrée libre.
Lois Weinberger, Green Man, 2004, photographie couleur, 105 x 105 cm (encadré). Coll. Frac Aquitaine (achat à la Salle Principale en 2017). © Lois Weinberger / photo Jean-Christophe Garcia.
Dans un déracinement paradoxal avec nos comportements s’offre alors la possibilité d’une rencontre avec une nature spontanée et affranchie, certes indisciplinée mais dont le foisonnement est celui d’une vie au travail. La transformation qui s’opère ainsi est à la fois perceptible comme une pensée sensible tout autant que dans une forme de considération politique sur des conditions de vie et de survie du vivant, ici sous la lumière aussi dévorante que nécessaire de la Verrière des Tanneries.
Issue d’un véritable travail de collaboration avec la galerie Salle Principale (Paris) qui représente le travail de l’artiste, l’exposition de Lois Weinberger cherche à exaucer autant qu’à prolonger les recherches de l’artiste sur les relations qu’entretiennent l’homme et la nature, la nature et la culture, allant parfois jusqu’à détourner de manière proprement inédite les protocoles de réactivation de certaines oeuvres exposées pour mieux laisser s’exprimer tout leur potentiel poétique comme politique. Composée de simples sacs de transport dits « d’immigrés » remplis de terre récupérés sur le territoire qui environne les Tanneries, l’oeuvre à protocole Portable Garden (1994) a été pensée par Lois Weinberger pour être exposée en extérieur – offerte à la nature, au vent, aux oiseaux, aux insectes –, dans les interstices, les terrains vagues, les zones périphériques et les friches. L’idée étant de les y abandonner sur une durée d’au moins un an afin que du vivant finisse par y germer, à la faveur de dynamiques d’ensemencements naturels, et par s’y développer au point de faire corps avec la végétation environnante et de réduire les sacs plastiques d’origine à une forme d’invisibilité dont les échos restent néanmoins vivaces, entre enracinements et recyclages divers.