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Communiqué de presse


La galerie Karsten Greve a le plaisir de présenter une exposition personnelle consacrée à l'artiste Argentin Sergio Vega. Ensemble multimédia spécialement conçu pour la galerie, elle se compose d'un important ensemble de photographies, d'une sélection de dessins, de vidéos et d'installations illustrant sa « théorie du perroquet » qui s'insère dans un travail plus vaste mené sur le mythe du paradis perdu.


Depuis 1995 Sergio Vega travaille sur « le Paradis dans le Nouveau Monde » un projet trouvant son origine dans une théorie du XVIIème siècle d'Antonio de Leon Pinelo localisant le Jardin d'Eden dans le centre de l'Amérique du Sud. Depuis trois ans il poursuit ses recherches sur ce thème en menant une enquête sur l'iconologie des perroquets. Au XVIIème siècle le perroquet était l'oiseau essentiel du Paradis terrestre.


« In Eden all animals could talk. After the original sin, language entered history and they lost their mastery on it. Only the parrot retained the capacity of speech. He is the last remaining witness who can still speak of a lost world.  But the parrot's performance persuades us to place no value in the meaning of signs. His illosury discourse shimmers like a mirage on the outer edge of history that us, who walk inside history, move towards but never quite reach. Turning language to ashes, his colorful words open the doors of the present, which enters like a wind and blows away the names we have given to things.  His vulgar eloquence resides in mere repetition, and yet I wonder if he might have something to say... »

Sergio Vega  


« Au paradis, tous les animaux savaient parler. Après le péché originel, le langage est entré dans l'histoire et ils ont perdu ce pouvoir. Seul le perroquet a conservé la faculté de parler. Il est le dernier témoin capable d'évoquer un monde perdu. Mais les performances du perroquet nous convainquent de ne placer aucune valeur dans le sens des signes. Son discours illusoire châtoie comme un mirage à la frontière extérieure de l'histoire, que nous, qui avançons en son sein, approchons mais n'atteignons jamais vraiment. Transformant le langage en cendres, ses paroles pleines de couleur ouvrent les portes du présent, s'engouffrant comme le vent et dispersant les noms que nous avons donné aux choses. Son éloquence vulgaire se limite à une sempiternelle répétition, et finalement, je me demande s'il a vraiment quelque chose à dire... »

Sergio Vega


  











L'exposition se concentre sur l'intertextualité et le jeu entre la langue, la reproductibilité et la couleur. Cette dernière est partie prenante dans les interprétations diverses autour du perroquet dans la culture. « La théorie du Perroquet » démontre comment cet oiseau de paradis est envisagé simultanément, comme un signifiant d'excentricité pour son comportement, et plus particulièrement pour son acte de déconstruction du langage - cette perception étant fondée sur sa présence ambiguë en tant que miroir de la réalité - et comme un cas paradigmatique de pigmentation, son plumage représentant les archives les plus complètes des couleurs présentes dans l'ensemble des espèces du monde naturel.


Dans la série photographique Parrot color chart, l'artiste emploie un échantillonnage de pixels par l'intermédiaire desquels il intervient dans l'image en la faisant se refléter dans un réseau de constructions arbitraires. Le caractère aléatoire des formes et la spécificité des couleurs choisies directement dans l'image du perroquet établit une mise en équilibre en encadrant la photographie rognée de l'intérieur aboutissant a un kaléidoscope des interprétations modernistes de la nature.


La recherche scientifique sur les perroquets a pris une tournure radicale quand les expériences réalisées à l'Université Brandeis par le docteur Pepperberg sur Alex, un spécimen de perroquet gris africain, ont permis de déterminer que les perroquets peuvent apprendre à utiliser la langue humaine pour communiquer.


L'étude explique aussi qu'Alex pourrait même créer de nouveaux mots, en combinant les sons et les significations d'autres mots. À travers la démonstration de sa théorie de perroquet, Sergio Vega soutient que le phénomène d'Alex apporte une lumière nouvelle sur les interprétations de Mallarmé sur la géographie du texte, sur la conception de Derrida des fonctions de déconstruction et sur le portrait de l'homme fait par Baudrillard comme sujet « simulateur ».


De plus, Sergio Vega annonce « l'Ère du Perroquet », un mouvement qu'il attribue au déclin de l'Aigle comme signifiant puissant, mais aussi à la prolifération rapide des formes de reproductibilité, les répétitions cycliques endémiques dans les discours publics, la mode des couleurs et l'essor d'une avant-garde post-coloniale globale.


Né à Buenos Aires en 1959, Sergio Véga vit et enseigne la photographie à Gainsville en Floride. Il a participé à de nombreuses expositions internationales, dont la biennale de Venise en 2005 et la biennale de Lyon en 2000.


  Sergio Vega, Parrot Theory
  Galerie Karsten Greve, Paris
  21.03 - 21.05.2009

Exposition du 21 mars au 23 mai 2009. Galerie Karsten Grève, 5 rue Debelleyme - 75003 Paris. Tél.: +33 (0)1 42 77 19 37. Ouverture du mardi au samedi de 11h à 19h.

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Sergio Vega, Parrot Theory, Galerie Karsten Greve, Paris