Archives expositions personnelles France
Archives expositions personnelles (P-Q)
Communiqué de presse
Au travers d’une sculpture et de dessins, deux performances d’Abraham Poincheval sont convoquées dans la Project Room de Semiose : Pierre (2017) et L’Homme Lion (2020). Ces dispositifs ont en commun d’avoir été pensés comme des espaces habitables dans lesquels l’artiste a vécu. Mais si l’on retient souvent des œuvres de l’artiste de spectaculaires performances de réclusion volontaire, il préexiste toujours, comme point de départ, une vision esthétique qui donne lieu à une sculpture et motive la performance – une vision intimement liée au besoin irrépressible de faire corps avec la nature et avec l’art.
Récents
Résultats de la recherche Supprimer Déplacer Spam Plus
Recherche
Gilles Aillaud
Important
Marika Prévosto
À
sandie hatem
jul 1 à 2h10 PM
Gilles Aillaud, Le silence sans heurt du présent
En coproduction avec les Musées des beaux-arts de Rennes et de Saint-Rémy de Provence, cette rétrospective parrainée par la Fondation d’Entreprise Michelin est la première grande exposition consacrée à l’artiste depuis 10 ans. Une cinquantaine de tableaux provenant de grandes collections publiques et privées seront exposés au FRAC Auvergne.
.
ArtCatalyse : L'art qui dialogue avec l'environnement | Contact | Actus | A venir | En cours | Prix décernés | Archives | Lieux inspirés | Bibliographie
Exposition du 10 décembre 2016 au 05 mars 2017.
Fondation Maeght, 623 chemin des Gardettes – 06570 Saint-Paul de Vence. Tél. : +33 (0)4 93 32 81 63. Ouverture tous les jours de 10h à 18h.
Exposition du 10 décembre 2016 au 30 mars 2017.
Espace de l’Art Concret, château de Mouans – 06370 Mouans-Sartoux. Tél. : +33 (0)4 93 75 71 50. Ouverture du mercredi au dimanche de 13h à 18h.
À l’Espace de l’Art Concret, mettant en jeu le concept d’art total dans C’est à vous de voir..., , Pascal Pineau investit les espaces du Château pour en retrouver la fonction originelle, interrogeant la valeur d’usage des œuvres. Expérimentant les limites du décoratif et de l’ornemental, il ouvre un dialogue entre pièces issues de l’artisanat, du design, objets de brocante et œuvres d’art ‘proprement dites’. Ainsi, les salles d’exposition se transforment en une succession d’espaces domestiques fictifs. Cuisine, bureau, salon, chambre d’enfant, suite parentale… chaque pièce peut se percevoir comme un portrait en creux de l’artiste qui pose un regard introspectif sur une trentaine d’années de pratique artistique.
Sur l’invitation de Pascal Pinaud, Alexandre Curtet, fondateur de Loft interior designers, a été sollicité pour concevoir l’aménagement intérieur de ces espaces en dialogue avec ses œuvres, mais aussi celles d’artistes avec lesquels ce dernier partage des affinités esthétiques, comme Noël Dolla, Mathieu Mercier, Natacha Lesueur, Philippe Ramette…
Exemplaire unique en lave de Volvic, Pierre est une version réduite du rocher dans lequel Abraham Poincheval a vécu isolé pendant sept jours, lors de son exposition au Palais de Tokyo en 2017. La pierre a été creusée en son centre pour épouser la silhouette de l’artiste en position assise. Les dimensions excèdent celles de son corps, afin qu’il puisse effectuer quelques gestes du quotidien, entouré du strict nécessaire pour vivre en autonomie. De L’Homme de Vitruve (1490) de Dürer aux Siluetas (1973-1978) d’Ana Mendieta, des mains pariétales (c. 200.000 av. J.C.) aux Anthropométries (1960) d’Yves Klein, l’inscription des contours du corps dans la nature ou dans l’espace est un truisme dans l’histoire de l’art, aussi primitif que direct. Pierre garde la trace fantôme de l’action passée. Nourri de récits de science-fiction où les protagonistes voyagent dans le temps, Abraham Poincheval a imaginé Pierre comme une capsule spatiale d’un nouveau genre : elle l’enveloppe pour un voyage immobile au cœur du temps long du minéral.
De temps, à enjamber et à éprouver, il en est également question dans L'Homme Lion, l’agrandissement d’une statuette en ivoire datée de l’Aurignacien (40.000 ans avant notre ère), haute de 32 cm et taillée par les premiers Homos sapiens arrivés en Europe. Découverte dans une grotte à Hohlenstein-Stadel (Allemagne) et représentant un homme-lion (Löwenmensch), cette divinité hybride est la plus ancienne sculpture anthropomorphe connue. De cet objet archéologique passionnant, Abraham Poincheval a tiré en 2018 une reproduction de 3,20 m de haut, dans laquelle il a vécu reclus pendant sept jours. Une façon pour l’artiste de convoquer l’imaginaire de communications magiques entre humains et animaux en réalisant des fantasmes d’échanges de substance ou d’apparence. Cette altérité vécue, c’est ce dont rend compte le dessin Lion Man in the Tusk (2020), qui représente en coupe le crâne d’un mammouth, d’où se dégage la figure de l’homme-lion. Au corps de l’animal qui a donné l’ivoire de sa défense, se superpose le corps de l’autre animal, mi-homme mi-lion : ce dessin-schéma concentre l’essence même de l’opération mentale qui a conduit au geste plastique. Le second dessin, sur feuille d’or et d’argent, montre la sculpture en pied à laquelle l’artiste superpose sa propre image. Ces dessins concentrent les processus de transformation, entre alchimie et métempsychose, à l’œuvre dans ces enchâssements, où l’âme et l’esprit circulent d’une entité à l’autre.
Ces dessins sont précisément gravés, sur un support de carton recouvert de feuilles d’or et d’argent : le geste reproduit celui des peintres pariétaux, tandis que le matériau – du carton de boîtes de transport d’objets – est une discrète référence à l’ère aurignacienne qui a couvert toute l’Europe et qui s’est distinguées par d’importants déplacements humains, l’échange d’objets et le raffinement des grottes ornées.
Qu’elles figurent le corps en position assise ou debout, il s’agit toujours dans ces sculptures de faire corps avec l’objet, mais aussi de dessiner la silhouette du corps dans l’objet – corps qui est également l’objet des performances, cela va sans dire. Celles-ci nécessitent un engagement total de l’artiste : pour les conduire dans les meilleures dispositions, il expérimente des états modifiés de conscience, propices à la méditation et à l’introspection, toujours en lien étroit avec le dispositif sculptural.
Cette project room de Semiose fait écho à l’exposition en cours à la Fondation Louis Vuitton (Paris), La Collection : Rendez-vous avec le sport (6 mai - 9 septembre 2024). L’exposition, conçue en résonance avec le passage de la flamme olympique, réunit cinq artistes : Jean-Michel Basquiat, Omar Victor Diop, Andreas Gursky, Roman Signer et enfin Abraham Poincheval, avec son installation Walk on Clouds, 2019 [Marche sur les nuages, 2019]. Suspendu dans le vide, filmé par des drones, l’artiste arpente la canopée des nuages. Engagé corps et âme dans cette performance, la prise de risque est telle qu’elle relève autant du rêve que de l’exploit sportif.
Également à l’occasion des Jeux Olympiques de Paris 2024, La Bouteille d’Abraham Poincheval sera mise à flot et habitée par l’artiste sur le Canal Saint-Denis, du 25 juillet au 3 août. Vaisseau de 5,80 m de long sur 1,90 m de diamètre et réunissant le minimum vital, La Bouteille est la traduction très littérale d’une bouteille à la mer, sauf qu’elle restera à quai, l’artiste faisant, ici aussi, l’éloge du voyage immobile.
Enfin, parmi les nombreuses actualités d’Abraham Poincheval, la vidéo Walk on Clouds est présentée dans l'exposition Cloudwalker au musée Voorlinden, aux Pays-Bas (avril 2024 - janvier 2025) et l’artiste participera à la Biennale de Bangkok à l’automne 2024.
Abraham Poincheval, Lion Man in the Tusk, 2024. Photo Jean-Christophe Lett
© ArtCatalyse / Marika Prévosto 2007 - 2024. Tous droits réservés
Exposition du 22 juin au 17 août 2024. Galerie Semiose, 44 rue Quincampoix - 75004 Paris. Tél. : + 33 (0) 9 79 26 16 38. Ouverture du mardi au samedi de 11h à 19h et sur rendez-vous.