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Extraits du communiqué de presse


La galerie Karsten Greve présente l'exposition Sergio Vega – 14 juillet, le manifeste du coq flâneur et autres histoires... Elle propose une vidéo ainsi que de nombreuses photographies de divers formats abordant des sujets variés comme des paysages urbains et des images de la forêt amazonienne.


Attentif aux dynamiques culturelles et sociales qui l'entourent, l'artiste argentin Sergio Vega développe depuis 1995 un projet intitulé El Paraiso en el Nuevo Mundo (Le Paradis dans le Nouveau Monde). Il s'inspire d'un livre écrit en 1650 par Antonio de Leo Pinelo, historien espagnol qui situait le Jardin d'Eden en Amérique Latine. Sergio Vega réanime cette idée du paradis terrestre : ses recherches le conduisent ainsi au Mato Grosso, au Brésil, où il se rend pour examiner et réinterpréter cette théorie. Cet ambitieux projet amène l'artiste à réaliser un nombre croissant de photographies, sculptures, vidéos et autres travaux inspirés des textes qui documentent son voyage à la recherche du paradis de Pinelo. Vega entraîne le spectateur vers une interprétation nouvelle. Ses travaux ont valeur de journaux intimes, témoins de ses voyages et aventures, qu'ils soient documentaires, sarcastiques ou poétiques.












 







Exposition du 2 février au 6 avril 2013. Galerie Karsten Greve, 5 rue Debelleyme – 75003 Paris. Tél. : +33 (0)1 42 77 19 37. Ouverture du mardi au samedi de 10h à 19h.

Sergio Vega, Galerie Karsten Greve, Paris

Les photographies des maisons amazoniennes invitent à une réflexion sur l'intervention de l'homme dans l'environnement naturel et sur la création de structures sociales qui dérivent de cet artifice. Dans l'oeuvre July 14th, la critique politico-sociale est en lien étroit avec l'histoire de la France. Par une poussiéreuse matinée du 121ème anniversaire de la Révolution, Sergio Vega découvre dans la ville amazonienne de Claùdia une maison aux couleurs vives qui attire son attention. Cette vision se charge soudainement d'un ensemble mystérieux et inattendu de références à la Commune de Paris dont l'année, 1871, est affichée sur la façade de la maison. Par ailleurs la forme de téléphone public voisin rappelle à Vega une caricature de Napoléon qu'il avait découverte à Paris chez un bouquiniste des quais. L'artiste cherche à saisir les symboles de cette image et met en valeur le rôle commémoratif de ce moyen artistique capable de faire renaître l'esprit révolutionnaire. En mêlant théorie, expérience personnelle et critique des structures de la société, Vega parvient à créer un monde où expériences sensorielles et discours argumentaires se rejoignent.


Le rôle que ce projet recouvre dans le travail de Sergio Vega témoigne de l'importance que l'artiste attribue à la nature libre et sauvage comme métaphore du paradis. Les œuvres tirées de la série Mist in the Forest (2010) abordent la notion d'iconographie de la nature. Ces photographies de la forêt dans la brume et le brouillard renvoient aux peintures de paysage du romantisme par l'intimité de leurs formats ainsi que dans la représentation d'une nature primitive. Saisie dans sa puissance primordiale, cette nature somptueuse et sensuelle évoque le concept du sublime, ce qui amènera l'artiste à parler de Sublime Series. Avec les photographies de plus grand format (Rubens'Twist, Dark Forest, Caraggio's Moss), Vega choisit de représenter la forêt tropicale en utilisant la perspective typique des peintres baroques.


Enfin, avec 4 steps of a rooster manifesto, Vega développe une narration photographique qui réfléchit sur la condition actuelle de l'art. Un coq se déplace dans une sorte de dépôt, terrain désolé squatté de déchets en métal rouillé, où il flâne sans but ni conscience apparente. Entouré par ces objets conçus comme des ready-made duchampiens, le coq effectue quatre pas dans cette réalité chaotique : il s'agit pour l'artiste d'une progression amenant à une résurrection symbolique du manifeste surréaliste.

  Sergio Vega

  Galerie Karsten Greve, Paris

  07.02 - 15.03.2013

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