Archives expositions personnelles France
Archives expositions personnelles (U-V-W-X-Y-Z)
L’exposition met en lumière les principaux aspects de son travail à partir d’œuvres existantes et nouvelles productions: un univers artistique imprégné de sa double culture franco-vietnamienne ; l’histoire commune des deux pays et l’héritage visible ou invisible encore inscrit dans le langage, les corps, les imaginaires au Vietnam. Elle évoque également la transformation durable des paysages et les enjeux soulevés autour du vivant, entre récits historiques et mythologies personnelles.
« La mémoire est notre médium et nous vivons dans la matière » évoque Thu-Van Tran. « Le projet que je souhaite concevoir au MAMAC permettra d’aborder la question de notre écosystème naturel et environnemental devenu instable et mutant depuis les bouleversements causés par les enjeux économiques et politiques de notre monde moderne. Tout en opérant un glissement vers des considérations d’ordre poétique : les pouvoirs intrinsèques d’une nature souveraine, enchanteresse, qui d’une ressource matérielle bascule vers une ressource spirituelle et mystique, lieu de mythes et d’imaginaires possibles. Ceux-là nécessaires à la construction de sa propre mythologie individuelle. » Thu-Van Tran. L’exposition entremêle récits historiques et mythologies personnelles en trois phases d’un voyage qui nous mène de l’aube au crépuscule, des tourments du passé à la puissance du rêve.
Chapitre 1 : « À l’aube, semer »
Des fulgurances, des sensations, des émotions. C’est par ce prisme subjectif - celui d’une mémoire traversée par l’émoi, la mélancolie et l’enchantement - que Thu-Van Tran explore l’histoire de son pays d’origine, le Vietnam. Elle convoque de manière poétique la complexité des héritages matériels: le « bois qui pleure » ou hévéa - et notamment les larmes qu’il produit, le caoutchouc - est au coeur de sa pratique et de ses expérimentations.
Qu’il se présente sous la forme précieuse de moulages de troncs, dans la trace fantomatique de ses feuilles, dans les gestes de la récolte ou dans la pure matérialité du latex, ce caoutchouc permet de convoquer une histoire : celle de la transformation d’un paysage sous l’influence grandissante d’un autre pays. Originaire du Brésil, la graine d’hévéa a été importée et exploitée de manière intensive au Vietnam - notamment par l’entreprise Michelin à partir de 1925. Incarnation d’un processus d’acclimatation, d’infiltration mais aussi de métamorphose, l’hévéa est investi par l’artiste dans sa dimension plastique, historique et économique. Il résonne avec les enjeux actuels autour de l’exploitation et extraction à outrance des ressources naturelles. Ce récit d’implantation artificielle, de récolte et de révolte, est mis en dialogue avec de somptueuses fresques abstraites qui évoquent des paysages lyriques et de manière allégorique la guerre du Vietnam et les épandages chimiques perpétrés par l’armée américaine entre 1962 et 1971. Obtenues par la juxtaposition d’un arc-en-ciel de couleurs ces oeuvres monumentales génèrent une tumultueuse beauté, infusée par les troubles de l’Histoire lors des tensions géopolitiques internationales de la guerre froide.
Chapitre 2 : « À midi, s’exposer et brûler »
Un paysage fragmenté, comme surexposé à la brûlure du soleil se déploie devant nous : images délavées de jardins occidentaux, forêt tropicale embrasée de couleurs saturées, lumière crue... Des moulages de corps fantomatiques surgissent d’une longue tranchée de couleur qui a pénétré le sol alors que des palmiers émergent de l’obscurité de denses nuées. À travers cet ensemble d’oeuvres, Thu-Van Tran revient de manière allégorique sur les liens entre la France, l’Occident et le Vietnam. Des liens « transactionnels », asymétriques, faits d’un accès à des ressources naturelles et de l’emprunt d’une main d’oeuvre dans la première moitié du 20ème siècle.
Thu-Van Tran aborde dans son ampleur la complexité et les ambiguïtés du passé en recourant à un onirisme traversé d’une sourde violence : des rêves d’Occident qui s’effacent sous l’effet du temps, de la lumière et des intempéries, déployés dans les rues de Hô Chi Minh ; des statues à la gloire d’un empire passé, abandonnées à l’oubli dans les parcs français ; des oeuvres produites grâce aux larmes d’hévéa, l’or noir du Vietnam, que l’arbre produit lors de l’incision pour guérir ses cicatrices… « Nous sommes faits de nuances, de mélanges et c’est donc bien sur un paysage maculé de taches et indéniablement imparfait que notre présent s’écrit. Réfléchir le présent sans ignorer le passé. » évoque Thu-Van Tran.
Chapitre 3 : « Au crépuscule, oublier, muter et conter »
Thu-Van Tran nous invite à franchir le seuil d’un lourd rideau de caoutchouc, sorte de mue végétale et de grande peinture organique qui nous fait pénétrer dans un monde du crépuscule et des rêves, un monde du deuil et de la consolation.
Cette salle est traversée de mots, de mythes et de légendes, nourris par le souvenir de récits traditionnels et enrichis, amplifiés par l’imaginaire de l’artiste. Le langage est une composante majeure du travail de Thu-Van Tran qui affirme le pouvoir transformateur et émancipateur des mots, la capacité de l’écriture à créer de nouvelles appréhensions du réel. Le rapport à l’oralité traverse ses oeuvres, dans les narrations scandées de ses films ou les récits qui s’incarnent dans ses sculptures chimériques. Il y est question de réminiscences, d’enchantements, de consolation, de « mots lumières », selon l’expression de l’artiste, mais aussi de la reconstruction d’un lien subjectif avec cet ailleurs intime et étranger que représente pour elle le Vietnam, quitté avec sa famille alors qu’elle avait deux ans.
Dans ce paysage de feuilles et d’ailes d’oiseaux pétrifiées, de vagues saisies dans leur ressac, d’aubes, de forêts et d’éclipses prises dans les larmes de l’hévéa et de dérives oniriques dans Hanoï, Thu-Van Tran affirme le pouvoir de l’imaginaire et de la beauté comme autant de voies de réappropriation. « Le passé évoqué dans l’exposition sera aussi celui des mythes et des légendes, car nous sommes façonnés par les récits au même titre que l’histoire réelle. S’installera dans l’exposition une tradition narrative de la fable, où la nature et les animaux, les allégories viendront nous conter notre passé enfoui, rêvé, sublimé, imaginé qui s’immisce sans détour dans notre présent. »
Commissariat de l'exposition : Hélène Guenin, directrice du MAMAC et Olivier Bergesi, chef de projet
Communiqué de presse
Le MAMAC consacre durant un semestre les espaces de son 2ème étage à l’artiste Thu-Van Tran sur plus de 1 000 mètres carrés. Il s’git de sa première grande monographie muséale en France, après sa participation à l’exposition collective du MAMAC « Cosmogonies, au gré des éléments » durant l’été 2018 dans un dialogue avec l’oeuvre d’ves Klein.
Grande artiste de la scène française, Thu-Van Tran jouit aujourd’hui d’une reconnaissance internationale. Elle a notamment présenté une installation magistrale en 2017 lors de la Biennale de Venise ; elle a été nominée pour le prix Marcel Duchamp en 2018 et vient de réaliser deux grandes commandes in situ au Carnegie Museum of Art de Pittsburgh ainsi qu’à la Bourse de Commerce - Pinault Collection.
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Gilles Aillaud
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Marika Prévosto
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sandie hatem
jul 1 à 2h10 PM
Gilles Aillaud, Le silence sans heurt du présent
En coproduction avec les Musées des beaux-arts de Rennes et de Saint-Rémy de Provence, cette rétrospective parrainée par la Fondation d’Entreprise Michelin est la première grande exposition consacrée à l’artiste depuis 10 ans. Une cinquantaine de tableaux provenant de grandes collections publiques et privées seront exposés au FRAC Auvergne.
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Exposition du 10 décembre 2016 au 05 mars 2017.
Fondation Maeght, 623 chemin des Gardettes – 06570 Saint-Paul de Vence. Tél. : +33 (0)4 93 32 81 63. Ouverture tous les jours de 10h à 18h.
Exposition du 10 décembre 2016 au 30 mars 2017.
Espace de l’Art Concret, château de Mouans – 06370 Mouans-Sartoux. Tél. : +33 (0)4 93 75 71 50. Ouverture du mercredi au dimanche de 13h à 18h.
À l’Espace de l’Art Concret, mettant en jeu le concept d’art total dans C’est à vous de voir..., , Pascal Pineau investit les espaces du Château pour en retrouver la fonction originelle, interrogeant la valeur d’usage des œuvres. Expérimentant les limites du décoratif et de l’ornemental, il ouvre un dialogue entre pièces issues de l’artisanat, du design, objets de brocante et œuvres d’art ‘proprement dites’. Ainsi, les salles d’exposition se transforment en une succession d’espaces domestiques fictifs. Cuisine, bureau, salon, chambre d’enfant, suite parentale… chaque pièce peut se percevoir comme un portrait en creux de l’artiste qui pose un regard introspectif sur une trentaine d’années de pratique artistique.
Sur l’invitation de Pascal Pinaud, Alexandre Curtet, fondateur de Loft interior designers, a été sollicité pour concevoir l’aménagement intérieur de ces espaces en dialogue avec ses œuvres, mais aussi celles d’artistes avec lesquels ce dernier partage des affinités esthétiques, comme Noël Dolla, Mathieu Mercier, Natacha Lesueur, Philippe Ramette…
Exposition du 10 juin 2023 au 07 janvier 2024. Musée d'Art Moderne et d'Art Contemporain, place Yves Klein - 06364 Nice cedex 4. Ouverture tous les jours sauf le lundi du 2 mai au 31 octobre de 10 h à 18h. Du 1er novembre au 30 avril de 11 h à 18h. Fermé le 25 décembre et le 1er janvier.
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