Archives expositions personnelles France

Communiqué de presse


L'exposition Vegetal Invader #1 à la galerie Jeune Création, Paris, permet de découvrir du 7 décembre au 19 janvier une dizaine d’œuvres récentes d'Aurélie Slonina, toutes réalisées au cours de l’année 2012 et présentées pour la première fois. Installations, sculptures et dessins investissent l’espace de la galerie, une première pour l’artiste particulièrement habituée à produire des œuvres destinées à l’espace urbain.

Aurélie Slonina travaille sur les relations ambivalentes entretenues par l’homme avec son environnement. Dans ses œuvres, où se mêlent légèreté et gravité, Aurélie Slonina met en tension la maîtrise et la perte de contrôle de l’homme sur la nature. Il semble qu’à trop vouloir la maîtriser à force de progrès scientifique et technologique, il en ait perdu son contrôle et ait engendré une nature d’une ère nouvelle. L'artiste crée des hybrides dans lesquels elle s’ingénie à mêler des éléments contraires. Ses interventions extérieures représentent des anomalies qui finissent par s’adapter et se confondre à leur environnement. La greffe fonctionne et décrit un paysage en pleine mutation, entre fiction et réalité. Quel est le degré d’hybridation des choses ou de la nature qui nous entoure ? En recherchant dans la nature contemporaine ses propres contradictions, l’artiste en dégage son aspect absurde, décalé, souvent ironique de la réalité. Ses installations usent d’une certaine permissivité, légèreté et indulgence face à la violence qu’elles mettent en scène. Les œuvres présentées dans l’exposition sont le reflet de ces interrogations, préoccupations et constats.

Les stickers Vegetal invader, représentant des pots de fleurs appartenant au mobilier urbain contemporain et dont les tailles variables créent une profondeur de champs, sont collés sur la vitrine de la galerie. Ils apparaissent tels des objets volants non identifiés traversant la ville. Ces jardinières contiennent un échantillon de nature urbaine dans ce qu’elle a de plus artificiel. Modifiées, mutantes, ces jardinières semblent venir d’un autre monde, occupant la ville comme des envahisseurs. Les stickers issus du street art redonnent à cet nature un aspect sauvage, moins embellissant.

La sculpture Treillages ondulatoires hypnotise par sa densité graphique. Des treillages de jardin aux formes géométriques ondulatoires, perturbatrices, évoquant la crainte et le danger (catastrophes écologiques, champs électromagnétiques) servent de support à des plantes grimpantes. Le point de fuite de la perspective à la française ne constitue plus le motif essentiel. L’onde se matérialise. Le végétal grandit, prend appui et évolue sur un treillage aux formes résolument contemporaines.  

Au sol, Big-bang, une boule à facettes sur laquelle a poussé un amadouvier, champignon de souche, intrigue. L’excroissance naturelle de l’objet articiel semble provenir ou créer du chaos.

De différentes échelles et installées sur plusieurs niveaux, les Flying flowers, jardinières “diamants” dont le design appartient au mobilier urbain des années 60, constituent un curieux ensemble. En réalité en béton et imposantes, elles sont ici en céramique émaillée, réduites à la taille de pots de fleurs d’intérieur. Leurs formes géométriques contrastent avec les remous que forme la nature, et pourtant ils font corps.

Dans le dessin Herbal energy booster une jardinière est, quant à elle, en train d’exploser. La représentation de la nature prend dans cette pièce la forme d’un chaos organisé. L’homme croit maîtriser la nature, mais celle-ci explose sous son nez. L’explosion transfigure l’objet au point que la jardinière publique prend des allures mystiques. L’homme croît maîtriser la nature, mais celle-ci explose sous son nez. Le coloriage ajoute au caractère enfantin et naïf de l’intervention humaine.

Survient alors une nouvelle explosion, un crash entre deux avions représenté par Small middle-class explosion. Cette œuvre provient d’une série de céramiques émaillées représentant une multitude d’explosions de petite taille. Ces dernières, comme sorties d’un écran de télévision ou d’ordinateur, correspondent à des explosions d’appartement, apprivoisées, domestiquées. La violence prend alors une apparence classe moyenne.

Enfin, trônant sur un socle piédestal, surgit E.T., figurine en céramique émaillée de couleur verte d’un jeune homme dont le look et l’attitude (jogging, baskets, cagoule, mains dans les poches) évoquent le garçon de banlieue et par conséquent des problèmes sociaux comme ceux des inégalités, de l’intégration des minorités, de la violence… En quoi le sort de ces garçons de banlieue soulève les questions écologiques et environnementales ? E.T. représente un être hybride né d’une rencontre improbable entre un personnage vivant en milieu urbain et la nature.

Commissaire : Lorraine Hussenot

























































































 







Exposition du 7 décembre 2012 au 19 janvier 2013. Galerie Jeune Création, 24 rue Berthe - 75018 Paris. Tél. : 01 42 54 76 36. Ouverture du mardi au samedi de 11h à 18h. Fermé du 24 décembre au 7 janvier.



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Aurélie Slonina, Vegetal Invader # 1

Archives expositions personnelles (S)

   Aurélie Slonina, Vegetal Invader # 1

  Galerie Jeune Création, Paris
  07.12.2012 - 19.01.2013