Archives expositions personnelles (M)

L’art qui dialogue avec l’environnement

Le texte d’Estelle Lacanal : Manuela Marques, La qualité du voir


Manuela Marques a construit pour le Château d’Eau et son espace si particulier, une déambulation dans son oeuvre, son univers poétique et contemplatif. Pas à pas, par les rapprochements d’images se tisse un fil d’Ariane subtil, porté par des sensations visuelles. Lumière et couleur voyagent par capillarité d’une photographie à l’autre et imprègne le regard. Les isotopies visuelles ainsi formées guident la découverte et donnent un sens nouveau à l’ensemble.



























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Gilles Aillaud  

Important







Marika Prévosto   


À

sandie hatem

 

  


 jul 1 à 2h10 PM  







Gilles Aillaud, Le silence sans heurt du présent





En coproduction avec les Musées des beaux-arts de Rennes et de Saint-Rémy de Provence, cette rétrospective parrainée par la Fondation d’Entreprise Michelin est la première grande exposition consacrée à l’artiste depuis 10 ans. Une cinquantaine de tableaux provenant de grandes collections publiques et privées seront exposés au FRAC Auvergne.



























































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Photographe et vidéaste, Manuela Marques a d’abord étudié la littérature qui a nourri son langage photographique. Á la manière du linguiste, elle déconstruit et reconstruit une réalité qui échapperait selon elle, continuellement à notre regard. Appréhender l’infime fragment de cette réalité, la trace du temps qui transforme la matière, nous ramène au plus près de la matérialité des choses.

Ses photographies souvent construites avec des éléments très simples (pierre, arbre, éléments naturels) mais qui par son regard, redeviennent des fragments essentiels, revivifiés, révélés, rendus à l’oeil. Si elles offrent en première lecture, une sorte de flagrance, elle n’en conserve pas moins un caractère énigmatique. L’anthropomorphisme surgissant d’une rencontre avec une pierre, le contraste d’une forêt obscure avec la légèreté lumineuse d’une bulle, la fragilité d’une brindille, évoquent un caractère surnaturel, comme des fétiches dotés d’un fort pouvoir d’évocation poétique.

Dans l’oubli total de la narration descriptive classique, dans l’ignorance du moment et du lieu, Manuela Marques nous propose une expérience visuelle sensorielle, faisant appel à notre imaginaire, notre subjectivité. Elle re-contextualise, reconstruit un parcours possible du regard, par la confrontation, la succession, la mise en réseaux des images, parfois réalisées sur plusieurs années.


Les photographies de Manuela Marques, dont même le titre - bulle, feu, main, reste sibyllin, obligent à se questionner sur ce que l’on voit, à l’instar de la dramaturgie poétique qui nous saisit de sa beauté ou nous plonge dans le questionnement le plus profond. Elles ne sont jamais évidentes, ni banales en dépit du dépouillement de certaines photographies. Elles happent le subconscient, capture le regard par la sensation furtive de l’instant saisi. Mi images, mi sculptures, ses photographies s’installent dans l’anfractuosité de la matière, presque toujours trop près, sans distanciation critique, jusqu’au flou de premier plan. Elles nous obligent à s’approcher comme on tendrait l’oreille à un murmure, au bruissement du monde. La peau, le corps ne sont jamais loin, dans l’impossibilité de saisir ce qui va se dissiper au moment où la main se referme. Elle cherche encore à dire ce temps si volatil, se dérobant à notre perception, par l’évocation du devenir de la graine, le détail de la nervure du bois, temps qui passe ou adviendra. Ce voyage, intimiste et sensoriel, par le fragment, le toucher photographique de Manuela Marques nous conduit aux origines du symbolique. Ces images comme des idéogrammes formeraient presque une anti-mythologie de Barthes oublieuse des objets de consommation, comme pour mieux se régénérer. Entourées par leur puissante aura poétique, les « Isotopies » de Manuela Marques riment avec « utopies », celle de la lumière et de la couleur triomphant de l’obscurité environnante.


  Manuela Marques, Isotopies
  Le Château d’Eau, Toulouse
  06.11.2015 - 03.01.2016

Exposition du 6 novembre 2015  au 3 janvier 2016. Le Château d’Eau, 1 place Laganne - 31300 Toulouse. Tél.: +33 (0)5 61 77 09 40.



 Manuela Marques, Isotopies, Le Château d’Eau, Toulouse

© ArtCatalyse / Marika Prévosto 2015. Tous droits réservés