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L’art qui dialogue avec l’environnement

Communiqué de presse


Pour clore sa programmation de l'année 2013 sur la thématique de l'architecture et des liens étroits qu'elle entretient avec les arts plastiques, l'Espace de l'Art Concret propose un ensemble de films de l'artiste canadien Mark Lewis.



























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Mark Lewis est né à Hamilton au Canada, et vit aujourd’hui à Londres. Après avoir pratiqué la photographie, puis réalisé des interventions dans l’espace public, il découvre les possibilités de l’image en mouvement en 1994. Il s'intéresse en particulier aux films des frères Lumière, lesquels cherchaient à décrire une action en exploitant au mieux la durée d'une bobine, quelques secondes à l'époque. Mark Lewis prend pour matière première des moments ou des états de la réalité qui nous entoure, déjà chargés d'une cohésion temporelle spécifique. Loin de tout effet spectaculaire, il travaille des séquences qui se prêtent à une perception cinématographique. Les brèves intrigues, dénuées de narration n'ont d'autre ressort dramatique qu'une procédure assez simple qui fait apparaître le déroulement d'un temps donné. Elles sont en effet chaque fois singularisées par une position ou un mouvement de la caméra sur une perspective urbaine.


Mark Lewis explore le langage cinématographique pour travailler sur l’image et sa réception, profondément transformée par les technologies. Il délimite le champ du septième art en pointant ses anomalies et ses non-dit initiant un nouveau devenir du cinéma qui tisse des liens étroits avec la peinture et la photographie. Les films de Lewis n’ont ni début ni fin et circonscrivent très souvent des espaces urbains ordinaires, marqués par l’inachèvement ou l’abandon. Les modalités de tournage, la vitesse et l’angle de prise de vues, les jeux de lumière, de cadrage et les mouvements de caméra donnent à ces lieux une intensité et une dimension d’étrangeté qui font basculer le rapport entre l’identité de ce que l’on voit et la perception qu’on en a. Pour ces raisons, le musée lui apparaît comme "l’endroit le plus adapté à la contemplation silencieuse d’une oeuvre". Les conditions de projection, les dimensions considérables qui échappent à la fois au dispositif traditionnel de la salle de projection et au format télévisuel sont une manière supplémentaire d’évacuer le spectacle pour susciter une activité méditative. Mark Lewis use de cette gestualité du regard que proposent les pratiques cinématographiques en créant des passages et des liants entre des fragments d'histoire, des images du monde contemporain, matériaux de son oeuvre.


Sources : « Le petit Journal Mark Lewis », exposition a la Maison d’art Bernard Anthonioz Nogent-sur-Marne, 25 mars – 17 mai 2009)


Sélection des films présentés


Forte !

2010, 6 min, Forte di Bard, Valle d'Aosta

Ce film a été tourné spécialement pour le Fort de Bard, à l’occasion de l’exposition « Space Change » qui réunissait des œuvres de Mark Lewis et David Tremlett. Forte! a été filmé depuis un hélicoptère en survolant la forteresse, la rivière, les montagnes et les vallées alpines constellées de lacs. Mark Lewis offre une vision aérienne qui révèle peu à peu le caractère grandiose et unique de cette architecture militaire. Le tout, sans le son comme il est aujourd'hui de règle chez cet artiste.


Little Tree

2011, 4min58. Little Tree propose une vue circulaire de Walworth Woods en hiver.


North Circular

2000, 3min46. Le film est constitué d'un seul et même travelling de presque quatre minutes. La caméra se rapproche très lentement d'une bâtisse désaffectée, une friche industrielle dans un «non-lieu» de la périphérie de Londres. Elle accélère subitement son mouvement pour explorer l'intérieur de ce bâtiment vide à travers ses béances (les fenêtres) jusqu'à révéler une scène qui s'y déroule et qui montre des adolescents qui jouent. La bande finit sur un plan resserré d'une toupie qui tourne.

Dans North Circular/Périphérique Nord, Mark Lewis redéfinit la texture sculpturale d’un bâtiment industriel des années soixante dégoté au fin fond d’une banlieue londonienne, en alternant vues panoramiques et zooms, le faisant ainsi passer dans l’ordre cinématographique du visible. En faisant se contraster la structure modulaire du bâtiment délabré, les enfants se trouvant à l’intérieur de celui-ci et qui ne deviennent visibles que lorsque la caméra, dans un zoom avant, se rapprochait d’eux au fur et à mesure, et une toupie dont le mouvement giratoire sert de conclusion au film, Lewis semble avoir fait sienne une architecture qui, elle-même, n’a jamais envisagé de tels éléments dynamiques porteurs d’instabilité.

Mark Lewis, Forte!, 2010. 4K transferred to 2K, 6'. Film still courtesy and copyright the artist, Forte di Bard, Valle d’Aosta © Mark Lewis

Mark Lewis, Forte!, 2010. 4K transferred to 2K, 6'. Film still courtesy and copyright the artist, Forte di Bard, Valle d’Aosta © Mark Lewis Mark Lewis, Forte!, 2010. 4K transferred to 2K, 6'. Film still courtesy and copyright the artist, Forte di Bard, Valle d’Aosta © Mark Lewis

  Mark Lewis

  Espace de l’art concret, Mouans-Sartoux
 11.12.2013 - 16.03.2014

© ArtCatalyse / Marika Prévosto 2013. Tous droits réservés

Mark Lewis, Espace de l’art concret, Mouans-Sartoux

Exposition du 11 décembre 2013 au 16 mars 2014. Espace de l’Art Concret, Château de Mouans – 06370 Mouans-Sartoux. Tél : 00 33 (0)4 93 75 71 50. Ouverture du mercredi au dimanche de 13h à 18h.