Archives expositions personnelles (M)
L’art qui dialogue avec l’environnement
Communiqué de presse
Praz-Delavallade Paris a le plaisir de présenter la nouvelle exposition personnelle de Maude Maris avec la galerie, à découvrir du 18 novembre au 6 janvier.
Les animaux qui flottent dans les atmosphères oniriques des nouvelles toiles de Maude Maris sont pour la plupart ceux qu’elle repère autour de son atelier normand : parmi eux, un chat, une chauve-souris et un escargot. Chacun semble doté d’une magie dont on ne peut connaître les propriétés, comme au centre d’un mythe de la création en train de se déployer. Le chat, vu d'en haut, repose sur une couverture de ciel nocturne, des étoiles disposées devant lui comme des jouets. La chauve-souris est suspendue devant un champ bleu broussailleux, rejointe seulement par un disque lunaire. Et l’escargot glisse dans un ciel couvert, avec une moindre suggestion de terre en dessous. Notre point de vue sur chacun des animaux désoriente ; nous ne sommes peut-être pas leur public cible.
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Gilles Aillaud
Important
Marika Prévosto
À
sandie hatem
jul 1 à 2h10 PM
Gilles Aillaud, Le silence sans heurt du présent
En coproduction avec les Musées des beaux-arts de Rennes et de Saint-Rémy de Provence, cette rétrospective parrainée par la Fondation d’Entreprise Michelin est la première grande exposition consacrée à l’artiste depuis 10 ans. Une cinquantaine de tableaux provenant de grandes collections publiques et privées seront exposés au FRAC Auvergne.
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Exposition du 10 décembre 2016 au 05 mars 2017.
Fondation Maeght, 623 chemin des Gardettes – 06570 Saint-Paul de Vence. Tél. : +33 (0)4 93 32 81 63. Ouverture tous les jours de 10h à 18h.
Exposition du 10 décembre 2016 au 30 mars 2017.
Espace de l’Art Concret, château de Mouans – 06370 Mouans-Sartoux. Tél. : +33 (0)4 93 75 71 50. Ouverture du mercredi au dimanche de 13h à 18h.
À l’Espace de l’Art Concret, mettant en jeu le concept d’art total dans C’est à vous de voir..., , Pascal Pineau investit les espaces du Château pour en retrouver la fonction originelle, interrogeant la valeur d’usage des œuvres. Expérimentant les limites du décoratif et de l’ornemental, il ouvre un dialogue entre pièces issues de l’artisanat, du design, objets de brocante et œuvres d’art ‘proprement dites’. Ainsi, les salles d’exposition se transforment en une succession d’espaces domestiques fictifs. Cuisine, bureau, salon, chambre d’enfant, suite parentale… chaque pièce peut se percevoir comme un portrait en creux de l’artiste qui pose un regard introspectif sur une trentaine d’années de pratique artistique.
Sur l’invitation de Pascal Pinaud, Alexandre Curtet, fondateur de Loft interior designers, a été sollicité pour concevoir l’aménagement intérieur de ces espaces en dialogue avec ses œuvres, mais aussi celles d’artistes avec lesquels ce dernier partage des affinités esthétiques, comme Noël Dolla, Mathieu Mercier, Natacha Lesueur, Philippe Ramette…
Ces peintures diffèrent considérablement des œuvres antérieures de l’artiste. Dans ces celles-ci, Maris suivait un processus d’interprétation élaboré : elle commençait par couler dans le plâtre de petites figurines trouvées, notamment d'animaux. Elle installait ensuite, puis photographiait et représentait les formes en plâtre sur toile, les agrandissant à une échelle monumentale. Cette série de tranferts confère aux objets initiaux une puissance apparemment ancienne et la juxtaposition d'un ou plusieurs d'entre eux suggère une conversation muette. Maris a peint les animaux, apparemment taillés dans du marbre blanc, dans des dégradés froids et irisés, comme s'ils étaient tirés d'un écran à cristaux liquides.
Le texte de Robert Wiesenberger
« Travaillant depuis son atelier en Normandie, Maris a récemment choisi de suivre une approche plus libre, plus picturale, libérée de ses modèles sculpturaux. Les animaux, eux aussi, semblent libérés de leur objectivité obstinée. Pourtant, ils possèdent toujours une froideur, une distance, un silence. J'ai découvert Maris par l'intermédiaire d'une autre artiste, feu Lin May Saeed (1973-2023), une sculpteuse germano-irakienne qui a consacré sa carrière à la solidarité avec les animaux non humains. Saeed a compris que les animaux avaient un langage, que nous le comprenions ou non, mais elle a thématisé leur silence et leur étrangeté par respect. Face au poids de l’histoire de l’art occidental, elle croyait que les animaux sont des sujets et non des objets. Les peintures animalières de Maris, passées et présentes, explorent des thèmes similaires : comment nous essayons de façonner et de fixer les créatures non humaines qui nous entourent, avec lesquelles nous pouvons partager une intimité profonde mais conflictuelle, et comment elles résistent ou se libèrent de ces contraintes.
En 1970, le critique John Berger posait la question « Pourquoi regarder les animaux ? » Les humains ont une profonde histoire de parenté interspécifique, a-t-il observé, dont ils ne se sont séparés que récemment : « Supposer que les animaux sont d’abord entrés dans l’imagination humaine sous forme de viande, de cuir ou de corne, c’est projeter une attitude du XIXe siècle à travers des millénaires. Les animaux sont d’abord entrés dans l’imaginaire en tant que messagers et promesses. Pourtant, « l’absence de langage commun de l’animal, son silence », écrit Berger, « garantissent sa distance, sa distinction, son exclusion de l’homme et de l’humanité ». Ce n’est pas une coïncidence pour lui si les zoos, lieux où l’on peut se rendre pour interagir avec le non-humain, sont apparus exactement au moment où les animaux se retiraient de la vie quotidienne sous le capitalisme industrialisé. Pourtant, le zoo, écrit Berger, « ne peut que décevoir ». Il en est ainsi parce que vous regardez quelque chose qui a été rendu absolument marginal…. L’espace qu’ils habitent est artificiel.
Dans les peintures de Maris aux atmosphères broussailleuses, les animaux occupent un espace abstrait et artificiel. Ils ne sont pourtant pas marginaux, du moins pas plus que nous. Les forces décrites par Berger il y a plus d’un demi-siècle n’ont fait que continuer à aliéner et à éloigner les humains, à servir d’intermédiaires et à monétiser notre expérience du monde. Pour beaucoup, le travail et les loisirs sont consacrés aux écrans. Dans l’espace artificiel d’Internet, aucun type de contenu ne génère plus de clics que la vidéo animalière. « Faut-il être gêné de regarder des animaux sur Instagram ? », m'a demandé Maude. Sont-ils un doudou nostalgique, voire primordial, alors que nous naviguons dans notre propre aliénation ? Peut-être, mais la peinture pourrait l’être aussi. Et je n’abandonnerai pas plus tôt. »
© ArtCatalyse / Marika Prévosto 2007 - 2023. Tous droits réservés
Exposition du 18 novembre 2023 au 06 janvier 2024. Praz-Delavallade Paris, 5 rue des Haudriettes - 75003 Paris. Tél. : +33 (0) 1 45 86 20 00. Ouverture du mardi au samedi de 10h à 18h.