Archives expositions personnelles France

Archives expositions personnelles (P-Q)

La plupart des œuvres sont en bronze, mais une pièce en marbre a été spécialement réalisée pour Versailles. L'ensemble Anatomia (2011) a été réalisé à partir de blocs de marbre creusés afin d'en révéler les veines organiques, sorte de réponse à la statuaire classique qui l'entoure.

Dans le Bosquet de l'Etoile, qui achève le parcours de l'exposition, un ballet d'arbres en bronze supporte d'énormes pierres. Penone l'a imaginé comme une chambre, un espace clos mais visuellement ouvert, un endroit où le visiteur peut s'arrêter, s'allonger sur l'herbe, réfléchir à la nature de son art, à la structure et à la logique des œuvres découvertes auparavant.


Originaire du Piémont où il réside encore aujourd'hui, Giuseppe Penone a été associé à ses débuts à l'Arte Povera. Ses premiers travaux expérimentaux ont déjà été réalisés dans la forêt, en intervenant directement sur des arbres. Une main de bronze, insérée dans le tronc, modifie la croissance de l'arbre, comme s'il s'agissait d'une greffe. Une pièce de ce type, Arbre-Chemin, est présentée depuis 2012 dans le parc historique du domaine de Chaumont-sur-Loire au cœur d'un bosquet retiré. Le sculpteur est resté fidèle aux matériaux naturels : bois, pierre, marbre... dont il extrait l'essence. L'arbre constitue sa forme privilégiée. Il incarne pour l'artiste la rencontre de la nature et de la culture. Penone réalise ses arbres en bronze, un matériau durable, « une matière qui fossilise le végétal », dit l'artiste qui cherche à « souligner, faire apparaître ce qui existe déjà ».


Mais il met en même temps en avant « la fluidité » et « l'élément liquide » comme étant à l'origine de la structure de toute chose : « Le principe organique, dit-il, est fondé sur l'idée de la circulation des fluides. Pour un arbre, par exemple c'est la circulation de la sève qui est à l'origine de la séparation entre le tronc, les troncs, les branches, les feuilles. Même chose pour l'homme. » Cette idée a été fort bien matérialisée dans son œuvre présentée aux Beaux-Arts de Paris et au MAC's du Grand Hornu, Matrice de sève. Il s'agit de la coupe longitudinale d'un arbre dans lequel a été dégagée avec la patience d'un archéologue (suivant un anneau de croissance précis) l'image fossile de cet arbre plus jeune de quelques années. Dans ce creux à ciel ouvert, est coulée avec un art du trompe-l'oeil et de l'artifice porté à sa perfection une résine végétale rougeâtre qui rappelle le sang humain. Voir la page d’archives sur ArtCatalyse


Texte de Marika Prévosto


13 ans après l'installation de son Arbre des voyelles dans la symétrie parfaite du jardin des Tuileries à Paris, un nouveau défi a été lancé à Giuseppe Penone : investir le domaine de Versailles pendant la célébration de l'année Le Nôtre. Une vingtaine de sculptures de l'artiste sont à découvrir du 11 juin au 30 octobre, principalement dans l'allée royale du parc du château.











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Exposition du 11 juin au 30 octobre 2013. Domaine du Château de Versailles, place d'Armes – 78000 Versailles. Billet conditions normales de visites. Accès gratuit aux œuvres dans les jardins sauf les jours de Grandes Eaux Musicales.





Penone Versailles

© ArtCatalyse / Marika Prévosto 2013. Tous droits réservés

  Penone Versailles

  Domaine du château de Versailles

  11.06 - 30.10.2013

« Avoir la possibilité de faire dialoguer mon travail avec celui de Le Nôtre à Versailles est un grand privilège. Le jardin est un lieu emblématique, qui synthétise la pensée occidentale sur le rapport homme-nature. Construit pour exalter le pouvoir d'un homme, il souligne en fait la force et le pouvoir de la nature qui minimise l'action de l'homme, obligé à un travail pérenne de manutention pour le préserver. » Giuseppe Penone


Contrairement aux précédents artistes invités dans le domaine, Jeff Koons, Takashi Murakami et Joana Vasconcelos qui ont investi les salles du château, Giuseppe Penone a choisi de n'y présenter que trois pièces, notamment son installation de murs de feuilles de thé, Respirare l'ombre, foglie du te. Il a préféré s'intéresser aux jeux de perspectives extérieures et poser la plupart des autres pièces présentées sur l'allée royale qui mène en une longue perspective du Château au Grand Canal. L'intervention de l'artiste répond à la volonté de rationalisation de la nature et aux efforts incessants des jardiniers pour la maîtriser. Par exemple, au centre de sa pièce Tra scorza et scorza (2003), tronc gigantesque éclaté en bronze rehaussé d'or, un jeune chêne pousse librement.