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L’art qui dialogue avec l’environnement
Profondément imprégnée par les préoccupations environnementales et écologiques, Claire Morgan interroge notre manière de consommer et de nous comporter par rapport au monde qui nous entoure. De cette démarche à la fois responsable et sensible pour notre monde et notre société, l’œuvre n’en est pas moins dépourvue d’un sens esthétique accru. Des sculptures narratives en lévitation aux dessins traduisant la pensée de l’artiste et à l’origine de toute œuvre, le travail de Claire Morgan ne laisse personne indifférent.
Resurgence signifie la réapparition d’une chose, d’une pensée, d’un état ou d’un comportement.
C’est composer avec quelque chose qui a déjà existé et lui donner une nouvelle forme de vie.
Le sous-titre My God Shaped-Hole, en référence à un dessin de l’artiste présenté en exclusivité lors de cette exposition, traduit la solitude de l’être et le vide, pouvant également être interprété comme un vide nécessaire pour se déconnecter et trouver ainsi une nouvelle énergie. Ce besoin d’un retour sur soi est traduit en français par le mot “introspection”. Une occasion pour se ressourcer (en géologie la résurgence signifie la réapparition à l’air libre d’une source ou d’une nappe d’eau souterraine) et ainsi créer une “résurgence”.
Ses installations construites avec des matières organiques (poils), végétales (graines), synthétiques (nylon) et animales (insectes, mammifères) forment un tout, telles des matrices insufflant la vie, elles entraînent toute une réflexion sur la temporalité de toute chose et du cycle de la vie. En toile de fond elles dévoilent un système complexe, fait d’entremêlages géométriques et d’antagonismes visuelles autour de l’ordre et du chaos, de la vie et de la mort, de l’intrusion et de l’inclusion, du piège et du cocon. Des installations donnant le vertige, recréant une certaine force centrifuge exercée par des éléments naturels comme le vent ou l’eau. Une œuvre poétique s’offre au regard.
Claire Morgan, Pedestal, 2011 Installation, Héron (taxidermie), graines de pissenlit, nylon, plomb — 270 × 60 × 60 cm — Pièce unique © Claire Morgan, Photo Saša Fuis — Courtesy Galerie Karsten Greve Cologne, Paris, St Moritz
Plusieurs de ces dessins préparatoires sont présentées dans l’exposition qui montre également quatre sculptures. Un nom a été attribué à chaque espace : Nuance de grey, Introspection, Pop square, Cocon et That’s all folks. Les sculptures, qui intègrent toujours un animal taxidermisé, sont composées de trames de fil de nylon dont la stabilité est assurée par des morceaux de plomb de pêche parfois peints. À ces fils de nylon sont accrochés avec de savants calculs des fragments de plastique, de petites mouches et/ou des aigrettes de chardon, autres matériaux disponibles dans les boutiques de pêche.
Au rez-de-chaussée de la Fondation Frances sont présentées deux œuvres emblématiques du travail de Claire Morgan, le vertical Piedestal et l’horizontale Still moving. À première vue ressemblantes dans la technique, elles diffèrent cependant dans le sens de leur message. Le héron reposant en quasi lévitation sur un autel de graines de chardon est visiblement mort, trahi par son environnement pollué. Dans Still moving, on distingue une pie empêtrée dans des morceaux de plastique noir, dont elle tente de s’échapper en en arrachant un morceau. Sa trajectoire se dessine dans avec un flux d’aigrettes de chardon. Mais son destin est tout tracé par l’artiste qui laisse un trou béant sous l’animal dessinant son contour. La troisième œuvre en trois dimensions, The Air that we Breathe, respire à première vue l’exubérance et la gaieté. Elle est pourtant tout aussi emblématique des préoccupations écologiques et environnementales de l’a artiste. En effet, la profusion de confettis de toutes couleurs accrochés aux fils de nylon sont issu de sacs poubelles ou de supermarchés anglais et représentent la pollution. À l’intérieur, une hirondelle semble évoluer avec perturbation, ne sachant comment poursuivre son vol. Au premier étage, le sujet choisi par l’artiste est plus calme. Il évoque l’hibernation d’un lièvre en position foetale, allongé au coeur de deux formes ovales façonnées par de petites mouches. Ces insectes sont pour Claire Morgan un signe de protection. La dernière sculpture présentée de Claire Morgan, The Beauty and the Beast, est murale et forme un carré, au centre duquel est accroché un magnifique papillon bleu. Si l’esthétique de l’oeuvre est indéniable, il faut également signaler que le papillon est percé d’une épingle comme ceux vendus à des collectionneurs ou amateurs du genre. Cet indice rappelle de façon macabre que tous les papillons présentés sous cadre les ailes ouvertes sont épinglés vivants pour empêcher le repli de leurs ailes.
Le travail de Claire Morgan est à la fois scientifique, mathématique, manuel et d’une infinie précision. Chaque sculpture requiert entre trois et six mois pour sa réalisation. L’artiste fait tout elle-même, juste aidée d’une assistante. Elle procède à la taxidermie des animaux morts qu’elle insère systématiquement dans ses œuvres en trois D, la pratiquant à même des feuilles à dessin qui en conservent des traces de sel et de fluides corporels. Sur ces feuilles elle effectue également des croquis préparatoires avec des notes qui aident à comprendre son travail.
Communiqué de presse
La Fondation d’entreprise Francès se met au vert, celle de la végétation mais aussi celle de l’Irlande, dont est originaire Claire Morgan, artiste invitée à la Fondation en partenariat avec la galerie Karsten Greve. Sous la forme d’une carte blanche, l’artiste propose un visuel artistique des plus étonnants par l’entremise de ses sculptures filaires et naturalistes. Des œuvres inédites contribuant à donner sens à la compréhension de l’œuvre complète.
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Gilles Aillaud
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Marika Prévosto
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sandie hatem
jul 1 à 2h10 PM
Gilles Aillaud, Le silence sans heurt du présent
En coproduction avec les Musées des beaux-arts de Rennes et de Saint-Rémy de Provence, cette rétrospective parrainée par la Fondation d’Entreprise Michelin est la première grande exposition consacrée à l’artiste depuis 10 ans. Une cinquantaine de tableaux provenant de grandes collections publiques et privées seront exposés au FRAC Auvergne.
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Exposition du 10 décembre 2016 au 05 mars 2017.
Fondation Maeght, 623 chemin des Gardettes – 06570 Saint-Paul de Vence. Tél. : +33 (0)4 93 32 81 63. Ouverture tous les jours de 10h à 18h.
Exposition du 10 décembre 2016 au 30 mars 2017.
Espace de l’Art Concret, château de Mouans – 06370 Mouans-Sartoux. Tél. : +33 (0)4 93 75 71 50. Ouverture du mercredi au dimanche de 13h à 18h.
À l’Espace de l’Art Concret, mettant en jeu le concept d’art total dans C’est à vous de voir..., , Pascal Pineau investit les espaces du Château pour en retrouver la fonction originelle, interrogeant la valeur d’usage des œuvres. Expérimentant les limites du décoratif et de l’ornemental, il ouvre un dialogue entre pièces issues de l’artisanat, du design, objets de brocante et œuvres d’art ‘proprement dites’. Ainsi, les salles d’exposition se transforment en une succession d’espaces domestiques fictifs. Cuisine, bureau, salon, chambre d’enfant, suite parentale… chaque pièce peut se percevoir comme un portrait en creux de l’artiste qui pose un regard introspectif sur une trentaine d’années de pratique artistique.
Sur l’invitation de Pascal Pinaud, Alexandre Curtet, fondateur de Loft interior designers, a été sollicité pour concevoir l’aménagement intérieur de ces espaces en dialogue avec ses œuvres, mais aussi celles d’artistes avec lesquels ce dernier partage des affinités esthétiques, comme Noël Dolla, Mathieu Mercier, Natacha Lesueur, Philippe Ramette…
Exposition du 3 mars au 23 décembre 2017. Fondation d’entreprise Francès, 27 rue Saint Pierre - 60300 Senlis. Tél.: +33 (0) 44 56 21 35. Ouverture les lundis de 10h à 18h, du mardi au samedi de 11h à 19h.
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