Archives expositions personnelles France

Archives expositions personnelles (N-O)

Trois grands ensembles matriciels on été réalisés in situ, communiquant dans un silence concentré. Tout en innovant dans leurs pratiques – entre peintures et installations, réaménagements et combinaison entre dimensions rétrospectives et prospectives, racines et ramifications –, Lucy + Jorge Orta poursuivent leur souci de (re)signification d’un état du monde, sans cesse attentifs aux problématiques sociales, économiques et écologiques ainsi qu'aux urgences environnementales et humanitaires.

Le premier ensemble, intitulé Zille Purification Unit, met en exergue les recherches sur l'eau menées par Lucy + Jorge Orta depuis de nombreuses années dans leur méta-série Orta Water, allant de sa collecte à sa distribution en passant par son épuration et son conditionnement. Le zille, une embarcation de transport de marchandises, a été réaménagé et intentionnellement installé au-dessus des cuves de trempage des peaux des tanneries d’origine, directement alimentées par la rivière toute proche, rappelant ainsi l'importance jouée par ce fluide dans les activités industrielles. Plus largement, cette « usine portable » de recyclage de l'eau évoque également les enjeux et défis liés à la raréfaction de l'eau potable, fait majeur dans les déplacements de population, tout en inventant les prémisses potentielles d'une solution concrète à ce problème de la plus haute importance.

En poursuivant sur la droite dans l'immense espace de la Grande Halle, se dévoile au regard une multitude de pièces au premier regard dispersées sur le sol, à proximité d’un camion militaire Saviem et de sa remorque, deux nouveaux véhicules issus de la série des Mobile Intervention Unit Convoy. Le temps paraît figé, dans un silence propice au décryptage des pièces présentées au fil de la déambulation. À partir du véhicule se déroule une scène théâtralisée, avec des tableaux au sol de petite taille accompagnées de divers objets, tandis que d'autres, monumentales, se déploient depuis les hauteurs de la halle. La matière picturale vient se superposer à ces photographies sur toile à travers des coulures («  derrame  ») et/ou des  trempages (« immersions  ») qui sont deux techniques développées par Jorge Orta depuis les années 1970. C’est la toute première fois que l’ensemble des ces éléments, totalement inédits - accompagnés des échelles de mesure personnelles, indicateurs, des mesures de l'état de la planète- se retrouvent au sein d’une même production. Ces tableaux sont donc très symboliques des  Interrelations  qui s’expriment dans le travail du duo et qui sont mises en lumière dans l'exposition.

Ils évoquent avec esthétique et ingéniosité des scènes réelles de la vie dans le monde, naturelles et humaines. Est ainsi évoqué un ensemble de restitutions des enjeux auxquels nous sommes confrontés : l'amenuisement des ressources et la fragilisation croissante des écosystèmes et de la condition humaine. Il s'agit à la fois d’urgence et espoirs, de destructions et reconstructions, de réalisme et d'optimisme.

À proximité, le troisième ensemble conçu par les artistes, Ligne de vie, prolonge leurs réflexions autour de la fragilité accrue des populations humaines. Alignés au sol de part et d'autre d'une ambulance militaire aux portes grandes ouvertes, de multiples éléments semblables, qui de loin pourraient s'apparenter à des linceuls, sont a contrario en réalité des lits de camp revisités, fusionnés avec des bivouacs en lin de couleur claire. Ces Life Guards, conçus comme de véritables refuges individuels, font écho aux Refuge Wears conçus par Lucy Orta dans les années 1990. Il s'agit de combinaisons protectrices grâce auxquelles l’artiste expérimente des possibles : protéger, prêter assistance, etc. Tout en évoquant la fragilité et la précarité du corps et de la nature humaine, Lucy Orta en souligne également la résilience et les élans de solidarité.

Dans cette vaste exposition en trois ensembles mis en relation, le duo d’artistes offre une véritable synthèse de ses recherches et expérimentations – passées et en cours – dans laquelle les dynamiques collectives et collaboratives de leur travail sont mises en lumière, à la fois du point de vue sociétal et à l’échelle de la création en atelier. La médiatisation d’enjeux globaux – qu’ils soient climatiques, migratoires ou géopolitiques – entraîne pour les deux artistes l’élaboration et l’exploration d’un « art total », appliqué et contextuel, modulaire et opérationnel, sans cesse en mouvement et capable d’accompagner les évolutions de nos sociétés tout en questionnant le potentiel mais aussi les limites de leur ingéniosité et adaptabilité, entre solutions concrètes et utopies expérimentales.

Lucy + Jorge Orta, nés en 1966 (Royaume-Uni) et 1953 (Argentine), résident et travaillent entre Paris, la Seine-et-Marne et Londres : un duo, un couple, qui, depuis trente ans, porte un projet commun, une vision commune. Ils ont investi leurs pratiques artistiques personnelles dans une forme hybride aboutissant à des objets, performances, interventions ou installations. Pour les artistes, la production engage un travail au long cours, qui se réinvente et s’enrichit à chaque nouveau chapitre d’un thème donné.

Deux autres expositions présentent à Paris le travail de Lucy + Jorge Orta :

ORTA DRAWING LAB Laboratoire de dessin

Du 8 septembre au 29 octobre 2020

Commissaire : Blandine Roselle

Pour la première fois, les artistes Lucy + Jorge Orta réalisent une exposition uniquement constituée de dessins. habituellement discrets dans leurs productions finales, les dessins prennent aujourd’hui la place principale et révèlent le processus créatif des œuvres. Lucy + Jorge Orta ont réuni leurs dessins préparatoires et leurs esquisses afin de démontrer que l’acte de dessiner est essentiel dans leur pratique.

Comme le souligne Blandine Roselle, « Lucy + Jorge Orta comparent leur processus créatif aux branches d’un arbre poussant dans différentes directions. Le tronc représente leur démarche conceptuelle et leurs problématiques. Les branches incarnent le développement des thématiques qu’ils explorent et approfondissent peu à peu, au fur et à mesure qu’elles poussent et se ramifient. Les racines, rhizomes profonds, fondent la réflexion interdisciplinaire qui donne corps à la démarche. À sa façon, le projet « Orta Drawing Lab » est lui aussi un arbre, qu’il vous appartient d’escalader et de faire pousser. »

Lucy + Jorge Orta participent également à la grande exposition Courants verts – Créer pour l'environnement présentée à l'Espace Fondation EDF avec leur film Symphony For Absent Wildlife, un choeur de chants d’oiseaux pour orchestre de dix-neuf animaux. Cette vidéo d'une durée de 16’ 19” est le montage réalisé en 2020 de quatre performances filmées par les artistes à Londres, Calgary, Banff et Milan. Pour en savoir plus...

Lucy + Jorge Orta, Interrelations

Les Tanneries, Amilly

11.10.2020 - 21.02.2021

 

 

 

 

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Retour visite de presse

Le duo d'artistes Lucy + Jorge Orta investit cet automne la totalité de l'espace de la Grande Halle aux Tanneries, centre d'art contemporain d'Amilly, avec la présentation, comme un point d'étape, d’oeuvres inédites issues de séries emblématiques de leurs pratiques et de leurs recherches communes développées depuis leur rencontre en 1991.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Gilles Aillaud, Le silence sans heurt du présent

En coproduction avec les Musées des beaux-arts de Rennes et de Saint-Rémy de Provence, cette rétrospective parrainée par la Fondation d’Entreprise Michelin est la première grande exposition consacrée à l’artiste depuis 10 ans. Une cinquantaine de tableaux provenant de grandes collections publiques et privées seront exposés au FRAC Auvergne.

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Exposition du 10 décembre 2016 au 05 mars 2017.
Fondation Maeght, 623 chemin des Gardettes – 06570 Saint-Paul de Vence. Tél. : +33 (0)4 93 32 81 63. Ouverture tous les jours de 10h à 18h.

Exposition du 10 décembre 2016 au 30 mars 2017.

Espace de l’Art Concret, château de Mouans – 06370 Mouans-Sartoux. Tél. : +33 (0)4 93 75 71 50. Ouverture du mercredi au dimanche de 13h à 18h.

À l’Espace de l’Art Concret, mettant en jeu le concept d’art total dans C’est à vous de voir..., , Pascal Pineau investit les espaces du Château pour en retrouver la fonction originelle, interrogeant la valeur d’usage des œuvres. Expérimentant les limites du décoratif et de l’ornemental, il ouvre un dialogue entre pièces issues de l’artisanat, du design, objets de brocante et œuvres d’art ‘proprement dites’. Ainsi, les salles d’exposition se transforment en une succession d’espaces domestiques fictifs. Cuisine, bureau, salon, chambre d’enfant, suite parentale… chaque pièce peut se percevoir comme un portrait en creux de l’artiste qui pose un regard introspectif sur une trentaine d’années de pratique artistique.

Sur l’invitation de Pascal Pinaud, Alexandre Curtet, fondateur de Loft interior designers, a été sollicité pour concevoir l’aménagement intérieur de ces espaces en dialogue avec ses œuvres, mais aussi celles d’artistes avec lesquels ce dernier partage des affinités esthétiques, comme Noël Dolla, Mathieu Mercier, Natacha Lesueur, Philippe Ramette…